Full of Smiles!
Je n'ai pas la plume de mon mari, mais je m'aventure à écrire pour illustrer mes pensées lorsque je photographie. Avant de nous envoler pour LP4Y, j'ai dit à Thomas : "Tu écriras et je prendrai les photos, notre témoignage sera alors complet.". Nous avons vécu l'excitation de s’aventurer sur les sites internet et les magasins parisiens à la recherche de notre appareil photo idéal. Petite peur et changement de fournisseur au dernier moment mais nous partons bel et bien avec celui-ci en poche.
L’Inde a ses merveilles, et pour moi, la plus belle d’entre elles est la vie de la rue. Les Indiens sont très surpris de nous y voir, surtout en ces temps : nous promener, courir, faire du vélo… D’un coup, les visages s’illuminent, les coups de coudes se donnent, des cris résonnent et d'autres plus loin nous regardent, pour enfin nous offrir leurs plus beaux sourires. Ces instants où le contact se fait et où la curiosité prend le dessus est dure à mettre en image car elle nous est personnelle et je souhaite rarement la perturber par une photo, car l'éclat serait moindre. Puis la vie reprend le dessus, la relation est ancrée et notre rencontre est écrite dans l’histoire de nos cœurs. Alors, ils m’offrent une seconde chance pour immortaliser leurs sourires.
En ville, la vie se passe dehors, les magasins se côtoient de très près, se partagent les trottoirs et toutes sortes de comptoirs ou petites cahutes sombres car il ne faut pas laisser passer la chaleur. D’ailleurs, ils y dormiront sûrement le soir après y avoir vendu leurs spécialités de street food (mon bonheur). Ces hommes font alors jouer leurs mains entre leurs poêles, casseroles et fait-touts pour servir des bouchées de saveurs irrésistibles au prix de quelques roupies. Entre deux commandes après s’être essuyé les quelques gouttes perlant sur le front, récupèrent les billets correspondant à leur travail et les plient d’une certaine façon avant de les rentrer dans leurs poches.
Quant aux femmes, pour les trouver, il faut aller chez elles. Elles nous ouvrent les portes de leurs cuisines après quelques efforts de persuasion et nous révèlent les secrets des saveurs culinaires indiennes. Elles nous laissent apercevoir leur univers, et perpétuent les gestes que mères et grand-mères leur ont appris. Elles piochent les yeux fermés dans les pots à épices, et dosent parfaitement la teneur en eau nécessaire pour que les chapatis, rotis ou parathas soient excellents. Et moi, je me colle à elles, pour voir, regarder, comprendre et me souvenir de ces gestes chargés d’histoire et de culture. Et imprimer leurs actions en les immortalisant par la photo.
La vie de la rue n’est pas seulement présente en ville. Lorsque nous avons emménagé à la campagne, les villages ont ouvert leurs paradis à nos yeux. Au bord de la route, les enfants font leur vie, les femmes vont chercher de l’eau, les hommes jouent aux cartes ou sur leurs vélos, tous effectuant ces gestes réguliers de leurs journées. Les mains sont toujours en action, toutes accordées entre elles, comme si chacune était un instrument d’un orchestre symphonique.
Me promener dans la Communauté est l’une des activités qui me ressource lorsque les journées sont intenses ou lorsque j’ai envie de changer d’air. Elles me rappellent que dans la vie nous avons des mains pour faire et il y a encore tant à faire et ces balades me ramène toujours à l’essentiel : l’autre, le regard et le sourire.
Dans un mois, grâce aux efforts et au super travail des équipes, nous devrions vivre avec les jeunes au centre, et je pourrai donc à nouveau les photographier. J’ai hâte.











Albane, merci pour ce beau partage. Ces couleurs, ces visages, merveilleux. Ravie de les vivre par procuration. Je vous embrasse bien fort, Brune
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