LP4Y - Nasmasté !

Depuis plusieurs années maintenant, Albane a en elle le désir de consacrer une année ou plus au service des autres. Rendre service, d’après Google, est le fait d’accomplir une action bienfaisante, souvent désintéressée, visant à aider son prochain. Quand on lit “action”, “bienfaisante”, “désintéressée”, ou encore “aider son prochain”, on ne peut qu’avoir confiance en l'épanouissement d’Albane dans la mission qui l’attend, tant ces termes semblent la définir. J’ajouterai le mot “simplicité”, car Albane aime que les choses soient simples, et sa démarche l’est tout autant. Pas de questionnements ou de discernements interminables, le cœur ne ment jamais, et quand on sait l’écouter, on n'a pas besoin de la tête.


Je vous passe la liste exhaustive des adjectifs caractérisant Albane car, “pudeur” et “modestie” faisant partie de la pile, ces lignes qui la mettent en avant me vaudront des explications.


De mon côté, j’aime bien compliquer un peu les choses, ne serait-ce que pour taquiner Albane. Son cahier des charges était donc simple : “être au service des autres pendant un an ou plus”. Va trouver un projet autour du kite avec ça… J’ai bien pensé à œuvrer pour l'insertion professionnelle des jeunes Sud-Africains par le kite. Le kite est un bon facteur de développement après tout, en témoignent mes expériences colombiennes (voir 5 semaines en Guajira) et malgaches. Mais ayant moi-même tenté ma chance dans ce secteur il y a 2 ans, je dois reconnaître que les perspectives d’avenir sont assez limitées.


Je me suis donc posé la question : qu’est-ce que j’aime faire en dehors du kite ? Rêver ! J’aime rêver et je peux y passer du temps, à en faire perdre la tête de d’Albane, qui doit parfois supporter mes moments d'absence. Mais je me sens privilégié d’avoir des rêves plein la tête. Il m’a fallu un peu de temps pour réaliser qu’aucun rêve ne m’a rendu plus vivant et heureux, que le fait de le réaliser (voir Objectif Freeloop). Il m'a surtout fallu un petit coup de pouce, en provenance d’une coach, à qui je dois beaucoup. Une expérience qui, en plus de m'avoir aidé à m’épanouir, m’a donné envie de devenir coach un jour à mon tour.


Ayant, faute d’un CV cohérent et d’une peur de se lancer dans l’inconnu, mis mon ambition de coaching de côté à la suite de mes études, j’ai finalement été rattrapé par ce désir. Pendant mon expérience chez Dumez (Vinci), il ne se passa pas un jour sans que je me demande par quel hasard j’ai eu la chance de grandir dans l’amour et le confort quand, une partie de mes ouvriers, ont dû tout quitter pour une vie meilleure et, pour certains, survivre. Des témoignages, lors de moments volés au milieu de l'effervescence du chantier, m’ont marqué pour longtemps. Entre l’ambition d’être coach et ce sentiment d’injustice vécu à travers mon travail, je sentais la fin de mon expérience arriver à grand pas. Alors quand Albane m’a parlé de LP4Y, tout est devenu évident. Deux “détails” à régler avant de partir qui ne furent pas une mince affaire : nous engager pour la vie (en plein crise de Covid), et finir le chantier pour lequel j’avais tant sacrifié depuis 2 ans.


Si évident, vraiment ? Mais pourquoi partir si loin, dans un pays dont la langue nous est inconnue et où les codes semblent venir d’une autre planète. Un local ne serait-il pas mille fois plus légitime que moi dans cette mission ? Pourquoi ne pas aider la France, qui va se faire manger toute crue par l’Asie d’ici quelques années ? Qu’en est-il de tous les jeunes immigrés d’Afrique, d’Europe de l'Est ou d’Afghanistan qui habitent de l’autre côté du périph’ et avec qui je travaillais sur le chantier ? La pédagogie LP4Y m’as permis de répondre à la plupart de ces questions et nous aurons à cœur de vous l’expliquer lors d’un prochain article.


El-Pé-Quatre-igreck ? Aile-pi-for-why ? Elle-pee-for-youth ? Cet acronyme incompréhensible au premier abord pour le commun des mortels de langue latine, signifie Life Project For Youth. Quand Jean-Marc, alias John, et Laure Delaporte se heurtent à l’extrême pauvreté des bidonvilles de Manille lors d’un voyage autour du monde en 2009, leur sentiment d’injustice les pousse à mettre leur talent d’entrepreneur au service des plus pauvres. Un objectif : lutter contre la grande exclusion. Un moyen : le coaching. Fort de leurs expériences dans le monde du travail et ayant compris que la plupart des ONG se focalisent sur l’aide à l’enfance et l’éducation, la cible devient naturellement les jeunes adultes (17-25 ans). Il ne s’agit donc pas pour ces jeunes d’apprendre ou d’étudier, mais d’entreprendre et de trouver un travail décent. Et pour les coachs, non pas de leur montrer la voie, mais de les accompagner, et d’être l’étincelle qui leur fera prendre conscience de leurs forces et de leur rêves pour obtenir à la fin du programme, leur “target job” avant d’accéder peut être un jour à leur “dream job”.


Être coach chez LP4Y, c’est avant tout apprendre une posture. Celle du non-jugement, de l’écoute, de l’encouragement et surtout pas celle du professeur, ou du leader. Cette posture, qui paraît évidente, est plus facile à adopter dans un pays où l’on ne connaît pas les codes socio-culturels, que chez soi où le simple prénom peut orienter le jugement sur son interlocuteur. Chaque pays a ses codes et je crois que l’Inde fait partie des cultures les plus compliquées à apprivoiser pour un occidental. Nul doute qu’il sera plus facile d’éveiller sa curiosité, et peut-être adopter cette posture de coach hors de sa zone de confort, dans un pays où tout reste à découvrir.


Pour être efficace dans une mission comme celle-ci, comme nous le rappelle LP4Y, il faut avant tout apprendre le “let it go”. En français : lâcher prise. Pour Albane et moi, et beaucoup d'autres volontaires, cela commence bien avant le départ, par la découverte du pays de destination.


Du Liban à l’Indonésie, en passant par l’Asie du Sud, ce sont pour nous les Philippines, puis l’Inde. Les bidonvilles de Manille, puis la campagne profonde du Bengale Occidentale. Pour apprendre à quelques jours du départ, que nous serons finalement probablement à Calcutta. Non pas que ce soit un test de la part de nos hôtes, mais entre la fermeture des frontières des Philippines due au Covid et le coup d'État Birman, nos responsables des ressources humaines ont dû faire preuve d’une grande capacité d'adaptation. Une bonne entrée en matière pour apprendre à vivre au présent, avant de retrouver des populations qui n’ont pour la plupart jamais rien programmé plus d’une semaine à l’avance.


Nous allons donc, parisiens sacralisant le “vivre au moment présent” faute de l’expérimenter avec nos agendas surchargés, accompagner les jeunes des bidonvilles à se dessiner un projet de vie. Sûrement vont-ils nous apprendre plus que l’inverse. Nous ne sommes d’ailleurs pas là pour leur apprendre ou pour les aider, mais pour les accompagner. Nous préférons attendre de gagner en expérience pour vous dévoiler plus en détail la pédagogie LP4Y qui nous a séduit depuis le début. Nous avons atterri samedi 20 février à Calcutta et l'accueil est plus que chaleureux. L'excitation monte avec la reprise du travail demain après 2 mois de pause et de préparation.


A très bientôt pour le prochain article. Sentez-vous libre de poser des questions en commentaires !



Visite de Calcutta


Victoria's Memorial


Chaï Chaï Chaï !



Jacquouille la Fripouille est jaloux



Visite de notre quartier






Thomas a déjà retrouvé son kite …



… et Albane sa couture !











Commentaires

  1. Incroyable !! Si bon de te lire et déjà hâte de lire le prochain article !!

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  2. on est très heureux de vous soutenir dans votre magnifique projet on attends avec impatience que vous nous fassiez part de vos découvertes nous vous embrassons PATRICIA ET GUILLAUME

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  3. Coucou a vous deux! j'ai adoré notre séjour en Inde et je suis certaine que votre aide sera incroyablement efficace .
    Les gens qui auront la chance de vous rencontrer , seront des chanceux ....
    Nous pensons beaucoup à vous et merci de nous faire vivre votre aventure ....
    Très affectueusement
    Sylvie et Pascal

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  4. Merci à vous 2 de nous faire partager vos expériences et votre quotidien aux Philipinnes❤️❤️

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